Jusqu’à quand, la dictature en Egypte?

م2لهفهكثJusqu’à quand, la dictature en Égypte ?

Les démocrates ont un devoir de mémoire à l’égard des souffrances du peuple égyptien qui lutte pacifiquement, chaque jour depuis deux ans sans relâche, contre la dictature militaire sanguinaire imposée par As-Sissi depuis le coup d’état qu’il a mené, le 3 juillet 2013, contre la première démocratie en Égypte.
Et les deux récents rapports d’Amnesty international et de HRW , publiés début 2015, confirment sans appel la fuite en avant meurtrière de la dictature en Égypte. 

La mise en scène des idéaux démocratiques a atteint son point culminant en Égypte autour des actes  criminels qui caractérisent, aujourd’hui, l’appareil du Maréchal As-Sissi.

Quel a été, en quelques mots, le scénario égyptien ?

-1- Un soulèvement populaire avait renversé le régime dictatorial de Moubarak,
-2- une élection démocratique transparente qui a vu  Mohamed Morsi devenir le premier chef de l’État démocratiquement élu de toute l’histoire de l’Égypte,
-3- Puis un coup d’état sanglant conduit par le général As-Sissi, asphyxiant dans l’œuf l’espoir démocratique en Égypte.

Le comble! Ce coup d’état militaire contre la première démocratie en Égypte n’a même pas été condamné du bout des lèvres par les démocraties occidentales et a été applaudi, de manière consternante, par des états voisins complices.

Depuis, une fuite vers l’avant du général putschiste

– Il se nomme maréchal,
– Il organise un simulacre présidentiel pour se donner « 99% des voix » comme tout « bon » dictateur,
– Il commet des crimes atroces contre son peuple pour tenter, en vain, d’étouffer la voix d’un peuple révolté. Ces crimes dépassent, aujourd’hui, tout entendement et foulent aux pieds les droits humains les plus élémentaires,
– Il organise le retour sur la scène politique des tortionnaires lavés de tous leurs crimes,
– Il fait main basse sur la « justice » qui devient le subside d’un régime qui confirme sa nature totalitaire.

le scénario égyptien symbolise la déliquescence d’un monde qui parodie les idéaux « démocratiques » tout en empêchant les peuples de les atteindre; creusant ainsi, encore et toujours, la distance entre la réalité que vivent des peuples et des principes qui sont trahis sur l’autel d’intérêt géostratégiques sacrifiant la vie de milliers d’individus et sapant la confiance en cette démocratie censée apporter paix et sécurité pour un monde meilleur.

La crise la « plus grave de l’histoire moderne du pays »

Les deux récents rapports d’Amnesty international et de HRW confirment la fuite en avant meurtrière de la dictature en Égypte et le mutisme coupable des états démocratiques qui donnent caution à un régime qui marquera l’Histoire par des pratiques criminels qui s’abattent sur son propre peuple.
La crise la « plus grave de l’histoire moderne du pays » en matières de droits humains selon le rapport mondial 2015 de HRW.
L’ancien ministre de la Défense, le putsciste Abdel Fattah as-Sissi, « a présidé à une annulation des progrès accomplis en matière de droits humains qui avaient suivi le soulèvement populaire de 2011 » voilà comment le rapport qualifie, sans détour, le régime du Maréchal qui dit s’être vu en rêve prendre le pouvoir  à la place de Mohammed Morsi  « premier président civil librement élu de l’histoire de l’Égypte » selon les termes du rapport.

Et voilà quelques extraits du rapport de HRW sur la situation des droits de l’Homme en Égypte :

Meurtres de manifestants (partisans de la démocratie) et impunité (de la dictature)

Les forces de sécurité ont recouru à une force meurtrière excessive pour disperser des manifestations au début de l’année. Près de 20 personnes, pour la plupart des partisans de Morsi, ont été tuées dans des heurts avec la police pendant les trois premiers jours de janvier. Le 25 janvier, troisième anniversaire du soulèvement populaire de 2011, au moins 64 manifestants sont morts dans des affrontements avec la police lors de manifestations à travers le pays.

Arrestations massives

Un responsable du ministère de l’Intérieur a reconnu en juillet 2014 que depuis le renversement de Morsi un an plus tôt, les autorités avaient arrêté 22 000 personnes, pour la plupart, sinon toutes, soupçonnées d’être des partisans du mouvement des Frères musulmans. Selon le Centre égyptien pour les droits économiques et sociaux, plus de 41 000 personnes ont été arrêtées ou ont fait l’objet d’accusations au pénal entre juillet 2013 et mai 2014.[…] À la date de juillet 2014 […]plus de 7 000 personnes arrêtées à la suite du renversement de Morsi étaient toujours en détention préventive.Parmi les personnes détenues, se trouvaient environ 29 000 membres des Frères musulmans, y compris les haute et moyenne hiérarchies du mouvement, selon la confrérie. La campagne d’arrestations s’est étendue en 2014 pour inclure des militants laïcs et de gauche sur la base d’accusations telles que participation à des
manifestations sans autorisation, incitation, « brutalité », vandalisme, blocage de routes et appartenance à des groupes interdits ou « terroristes ».

Violations des normes de procédure et recours massif à la peine de mort

Le premier procès, qui s’est soldé par 529 condamnations à mort, a duré moins d’une heure et 74 accusés seulement étaient présents. Le tribunal a également empêché certains avocats de la défense d’y participer. Quant au second procès, qui a conduit à 683 peines de mort, aucun des accusés n’y a assisté.

Torture et mauvais traitements

Au moins 90 personnes sont mortes à l›intérieur de postes de police et de directions de la sécurité dans les seuls gouvernorats du Caire et de Gizeh en 2014, selon une enquête effectuée par le journal égyptien Al Watan, qui cite des statistiques émanant de l’Autorité de médecine légale du ministère de la Justice. Ce nombre représente une augmentation de 38% par rapport à l’année précédente. […] De nombreuses personnes détenues après les manifestations de janvier se sont plaintes d’avoir subi des tortures, notamment des électrochocs, dans le but d’obtenir des aveux.
Libertés d’association, d’expression et de réunion
Bien que la nouvelle constitution égyptienne contienne des provisions qui protègent en principe les droits à la libre expression, aux rassemblements pacifiques et à la libre association, les autorités ont emprisonné des milliers de personnes uniquement pour avoir tenté d’exercer pacifiquement ces droits.

Liberté d’expression

Les autorités ont arrêté des dizaines de personnes pour des infractions comme la possession de tracts portant des slogans anti-militaires, la critique en public de la police ou la présentation d’écriteaux à la mémoire des victimes de la dispersion de la place Rabaa. Des journalistes, des universitaires, d’anciens députés et des défenseurs des droits humains figuraient parmi les personnes accusées de crimes ou frappées d’une interdiction de voyager hors d’Égypte. Fin décembre 2013, la police a arrêté trois journalistes de l’antenne anglophone de la chaîne de télévision Al Jazeera, Mohamed Fahmy, Peter Greste et Baher Mohamed, et un tribunal leur a infligé des peines de plusieurs années de prison en juin 2014, à l’issue d’un procès lors duquel l’accusation n’a pas été capable de présenter de preuves crédibles de la moindre infraction pénale.

Liberté de rassemblement

Une loi de novembre 2013 sur les rassemblements publics a donné pouvoir au ministère de l’Intérieur d’interdire et de disperser par la force les manifestations et d’arrêter les participants pour des motifs vagues tels que « porter atteinte aux intérêts des citoyens. »

Liberté d’association

En septembre 2014, al-Sisi a signé un amendement au code pénal qui prévoit automatiquement une peine de prison à perpétuité et une amende de 500 000 livres égyptiennes (69 900 USD) à l’encontre de quiconque se sert de fonds d’origine étrangère pour porter atteinte à « l’intérêt » national ou à « l’unité » nationale, disposition dont les militants égyptiens des droits humains craignent qu’elle ne soit utilisée contre eux et contre d’autres organisations non gouvernementales (ONG). Les autorités ont interdit le mouvement des Frères musulmans, qu’ils ont qualifié d’organisation terroriste en décembre 2013[…]. Le 28 avril, le Tribunal des affaires urgentes a interdit les activités du Mouvement de jeunesse du 6 avril et a habilité les autorités à fermer le siège de cette organisation au motif qu’elle se livrait à de l’espionnage et portait atteinte à l’image de l’Égypte à l’étranger […] et que les activistes avaient « conspiré contre les institutions de l’État ».

4 Responses to "Jusqu’à quand, la dictature en Egypte?"

  • Néjia says:
  • Anonyme says:
  • Lepelerin says:
  • fama says: