Nouveau Sykes-Picot, Palestine

Sauvez la Mosquée Al-AqsaNouveau « Sykes-Picot »,  printemps arabe et Palestine

Si les accords SykesPicot ont volé ce que les historiens appellent la première Révolte Arabe et conduit à la perte de la Palestine … les nouveaux accords entre les USA et la Russie ont-ils pour but de faire voler en éclats « le printemps arabe » et conduiront-ils à la perte de Al Qods et la mosquée Al Aqsa ?

Un nouveau Sykes-Picot ?
On se souvient, pour ceux qui se rappellent l’Histoire de la Palestine, que l’«accord secret Sykes-Picot» conclu en 1916 entre la France et la Grande-Bretagne avait permis de délimiter des zones d’influence au Moyen-Orient et son partage entre ces deux puissances ; un accord divulgué par la révolution bolchévique en 1917 et un partage qui comprenait l’Irak, la Syrie, le Liban et ce que l’on devait appeler par la suite et par la grâce du président Churchill : la Jordanie.
La Palestine est donc, à ce moment, sous domination britannique avec l’Irak et l’Egypte où la Conférence de paix confirme le protectorat britannique sur ce pays en avril 1919. La Syrie et le Liban sont, eux, sous domination française.
Le tout réglé secrètement dans le but ultime de sceller le sort de la Palestine.

Avec des accords en sous mains entre la Russie et les Etats-Unis qui semblent, par miracle depuis l’affaire des armes chimiques en Syrie, désamorcer des dissensions historiques bien ancrées, on se demande si l’on ne vit pas un nouveau partage secret de zones d’influence entre les deux pays ?
Le chef d’Etat russe qui ne souhaite pas, pour des intérêts stratégiques et économiques, céder la Syrie, et un conglomérat américain et israélien qui espère faire aboutir le projet de refonte du Moyen-Orient.
Un accord secret à la façon de « Sykes-Picot » est donc la solution, on sauve la face et on délimite une zone d’influence qui permettrait à chacun d’y trouver son compte.
Un point commun les rejoint alors : une politique d’endiguement des mouvements d’expression populaires arabes qui font échec aux stratégies néo-colonisatrices.
Une politique qui se résume à l’indifférence face aux violations du principe démocratique lorsque les intérêts économiques et stratégiques ne sont pas ou plus assurées, l’Egypte en est l’exemple parfait aujourd’hui.

Avec un pays qui a connu une année de démocratie et que des putschistes ont converti en «dictature».
La rue arabo-musulmane s’étonne comment ces pays dits « démocratiques » n’ont plus foi aux principes démocratiques qu’ils disent défendre ?

Et la Palestine ?
Et quel est le sort de la Palestine dans tout ça ? Ce centre de gravité autour duquel s’articulent toutes les décisions politiques mondiales au Moyen-Orient et qui explique tous les bouleversements de cette deuxième moitié du 20ème siècle dans cette région.

Rien à signaler « mise à part » la poursuite accélérée de la colonisation de peuplement, un mur de séparation devenu dangereusement familier, la cantonisation des palestiniens, des agressions et massacres répétés, un droit international indéfiniment ridiculisé avec, par exemple, le refus du droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers ou la violation des résolutions entourant la gestion des conflits qui interdisent les assassinats ciblés ou des punitions collectives, procédés, pourtant, largement employés par les israéliens.

Mise à part aussi, la course effrénée à la judaïsation où, par différents moyens : modification des rues à connotation arabe, censure du mot «nakba», discrimination des arabes à toutes les échelles, on tente de fabriquer une mémoire collective où les repères mémoriaux nient les désastres palestiniens et soutiennent la narration juive de l’Histoire de la Palestine. Tout cela sur fond de carnage et crimes de guerre qui ont émaillés, depuis ce début de siècle, l’Histoire palestinienne et qui sont toujours vifs dans les esprits ; et sur fond d’un processus d’accélération de la colonisation insidieuse de Jérusalem où les décisions des autorités israéliennes expulsent des palestiniens dans le but de mettre au point la judaïsation complète de la ville normalement sous contrôle international.

Jérusalem, « la blessée »…
Concernant le sort de Jérusalem, l’incessante poursuite des excavations sous et autour de la mosquée al-Aqsa ainsi que les incursions incessantes des colons, officiels, agent sécuritaire sur l’esplanade des mosquées n’est pas de bon augure. On tente de consacrer une présence permanente sur le site de l’esplanade. En mars 2013, les 27 et 28 des centaines puis une dizaine de milliers de colons ont investi l’esplanade. De plus, une cinquantaine de sites d’excavations existent sous l’esplanade et ce qui provoquent, notamment, l’effondrement dans certaines maisons palestiniennes. Les campagnes se multiplient pour demander toujours plus et surtout  » la souveraineté israélienne » sur la mosquée El Aqsa, autour de laquelle la présence sécuritaire est de plus en plus menaçante. Sans oublier l’interdiction d’accès au lieu de culte imposée aux étudiants qui y suivent des cours, aux personnes âgées de moins de 50 ans, ainsi que l’interdiction réservée aux Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza afin d’accéder à la ville d’al-Quds. Des fonctionnaires des Awqafs (service religieux) sont ponctuellement empêcher d’entre dans la mosquée comme le 2 septembre 2012.

Gaza aussi,
A Gaza aussi, où
l’étau étrangle les 1,8 millions de femmes, d’hommes et d’enfants, avec la complicité active et décomplexée des militaires égyptiens qui ont détruit 95% des tunnels de survie et qui forment désormais un duo indéfectible avec Israël, pour priver la population de nourriture, de soins, d’infrastructures, d’eau potable et d’énergies.

Et le mutisme de la communauté internationale ?
Aucun émoi n’est, également, suscité par les multiples agressions de responsables français en Palestine par des soldats israéliens. La directrice du centre culturel français de Naplouse agressée, rouée de coup, le directeur du centre culturel de Jérusalem Ouest Olivier Debray insulté par des policiers, l’occupation du domicile de l’agent consulaire français Majdi Chakkoura à Gaza, les convois de diplomates européens bloqués et tout récemment l’attachée culturelle du Consulat de France à Jérusalem brutalisé par les autorités israéliennes.

Mais pourquoi donc ce silence de mort politico-médiatique sur ces événements ? En tout cas les diplomates sont sommés de ne pas porter plainte et les réactions diplomatiques, à la mesure des incidents, pratiquement inexistantes.

 

 

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