Ramadan : aspects médicaux

hopitalRamadan : Le malade et des aspects médicaux

La maladie :
Toute personne pour laquelle le jeûne peut entraîner :
–    une aggravation de sa maladie,
–    un retard de sa guérison
–    ou une pénibilité insupportable,
peut rompre son jeûne avec l’obligation de rattraper plus tard les jours non jeûnés.
Comment apprécier ces risques ?

Il suffit au malade de juger ces risques probables pour bénéficier de cette dispense. La probabilité de ces risques s’apprécie de deux manières :

  • l’expérience personnelle ou celle des personnes atteintes de la même maladie.
  • le diagnostic d’un médecin honnête et compétent ( musulman ou non).

Dispositions pratiques

  • Il est autorisé au malade de jeûner s’il le souhaite mais cela devient réprouvé si sa maladie est assez grave et devient même interdit si son jeûne peut être mortel.
  • Le malade doit avoir l’intention de ne pas jeûner la veille même s’il est possible qu’il guérisse le lendemain car en principe il est malade.
    S’il sait par lui-même ou par un diagnostic médical que le jeûne lui provoquera des évanouissements, il ne doit alors pas jeûner mais il lui faudra rattraper les jours non jeûnés comme l’a précisé le cheikh de l’Islam Ibnou Taymiya.
  • Si une personne s’évanouit en cours de journée puis se réveille avant ou après le coucher du soleil, son jeûne est valide du moment qu’elle jeûnait normalement en début de journée.
  • Si toutefois, son évanouissement débute depuis l’aube jusqu’au coucher du soleil, l’avis majoritaire est que son jeûne est invalide.

Les maladies chroniques ( et la vieilllesse) :

Une personne atteinte d’une maladie chronique pour laquelle le jeûne est néfaste peut ne pas jeûner.
(Il en est de même pour une personne très âgée pour laquelle le jeûne est pénible).
Une maladie chronique est une maladie dont les symptômes apparaissent lentement, qui dure longtemps et qui, parfois, s’installe définitivement.

Les savants ont divergé sur cette catégorie de personnes : doivent-elles nourrir des pauvres en contrepartie ou doit-on considérer que leur incapacité a levé, pour elles, l’obligation de jeûner le ramadan (comme pour les enfants impubères).

En réalité la plupart des savants optent pour une contrepartie équivalente à deux repas de valeur moyenne à donner à un pauvre pour chaque jour non jeûné. La valeur moyenne est ici celle des repas du foyer de la personne concernée par cette dispense de jeûner.

En cas d’incapacité du malade chronique et de la personne très âgée de racheter leur jeûne avec de la nourriture donnée aux pauvres, ils en sont alors dispensés car l’incapacité lève l’obligation.

 

Autres aspects médicaux :

Le « collectif du droit islamique » affilié à l’organisation de la conférence islamique a convenu que les éléments suivants n’annulent pas le jeûne :

  • Les gouttes ophtalmiques (les collyres), auditives ou nasales ; l’audispray ; le spray nasal si on évite d’en absorber.
  • Les comprimés que l’on met sous la langue pour guérir de l’angine de poitrine ou autre tant qu’on évite toute absorption (c’est-à-dire que l’on doit cracher tout ce qui arrive à la gorge).
  • Les introductions vaginales comme les suppositoires, lotions, colposcope, doigt (toucher vaginal pour diagnostic), etc.
  • L’introduction de l’hystéroscope ou de la spirale dans l’utérus.
  • L’introduction dans l’urètre d’un cathéter, d’un cystoscope, d’un produit anti-radiation, d’un médicament ou d’une solution de nettoyage de la vessie, etc.
  • Le fraisage ou l’extraction dentaire, le détartrage, le siwak, le brossage des dents si on évite d’absorber ce qui arrive à la gorge (en le crachant). Le rembourrage de dent n’a pas d’incidence sur le jeûne même si on perçoit un certain goût dans la gorge
  • Al-madmada, le gargarisme, le spray buccal sans absorption.
  • Les injections médicamenteuses sous-cutanées, musculaires ou intraveineuses à l’exception des perfusions alimentaires.
  • L’inhalation d’oxygène médical.
  • Les gaz anesthésiants tant qu’on ne donne pas au malade des solutions physiologiques alimentaires.
    Ceci dit, si quelqu’un a l’intention de jeûner le lendemain mais qu’on l’anesthésie avant l’aube et qu’il ne se réveille qu’après le coucher du soleil, son jeûne n’est pas valide ;
    Mais s’il est anesthésié après l’aube, son jeûne est alors valide quel que soit le moment de son réveil.
    Son jeûne sera valide s’il est anesthésié avant l’aube puis se réveille en cours de journée (même si c’est pendant un court instant, que son réveil soit suivi d’inconscience ou non).Il en est de même pour une personne atteinte d’évanouissement. C’est l’opinion de la majorité des juristes.
    Quant à celui qui dort toute la journée, son jeûne est valide du moment qu’il avait l’intention de jeûner.
    Par ailleurs, l’anesthésie par acupuncture n’a pas d’incidence sur le jeûne.

 

  • Tout ce qui pénètre dans le corps par absorption épidermique comme les pommades et les patchs (timbres autocollants) médicamenteux.
  • L’introduction d’un cathéter dans les artères pour visionner/traiter les ventricules cardiaques ou d’autres organes.
  • La coloscopie.
  • Les biopsies hépatiques ou autres tant qu’elles ne sont pas accompagnées de solutions physiologiques alimentaires.
  • Les endoscopies gastriques (stomacales) avec les mêmes conditions précédentes.
  • L’introduction d’outils ou matières médicamenteuses dans le cerveau ou le cordon spinal.
  • Le vomissement involontaire contrairement à celui qui est provoqué volontairement.

 

Le colloque juridique médical a ajouté lors de sa neuvième session que les facteurs suivants ne constituent pas des causes de rupture du jeûne :

  • Le fait de donner ou de recevoir du sang (à l’unanimité des membres du collectif).
  • Les gouttes nasales, le spray nasal, spray antiasthmatique .
  • Les injections anales, les suppositoires, l’endoscopie anale, le toucher anal médical.
  • L’anesthésie générale si le malade a décidé de jeûner quand même la veille.
  • Les injections utilisées pour le traitement des insuffisances rénales, les hémodialyses ou dialyses péritonéales (dialyses rénales).
  • Les endoscopies gastriques tant qu’elles ne sont pas accompagnées de solutions physiologiques alimentaires.
  • Il y a divergence entre les juristes contemporains sur les injections/perfusions glucosiques.
    Ceci dit, si un malade en arrive là, c’est qu’il lui est déjà permis de rompre son jeûne.

 

 

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