Yes, We KHAN

khan« Vous avez choisi l’espoir plutôt que la peur »

 Et si, par exemple, « DSK » et « Bertrand Delanoë » deux hommes politiques français avaient été systématiquement présentés selon leur religion ou leur tendance sexuelle par les médias français? A quels levers de boucliers n’aurions-nous pas assisté ? Quels châtiments auraient frappé les journalistes qui se seraient risqué à l’essentialisation religieuse ou sexuelle des femmes et hommes politiques ? Quelles expiations aurait-on exigé de tous ceux qui auraient tolérer la banalisation d’une telle présentation et ne s’étaient pas dressés, vent debout et sur commande, devant l’inacceptable ? Mais quand il s’agit d’hommes politiques de confession musulmane, la prudence, les obligations morales et l’éthique professionnelle ne comptent plus.

Présentée comme essentiellement menaçante, la composante musulmane de la nation mérite toutes les dérogations.

Cette hystérie médiatique et politique à ‘’la française’’ face à l’émergence d’élites de confession musulmane est le reflet d’une volonté d’utiliser la peur islamophobe et d’agiter le fantasme de «l’islamisation » pour pallier à une incapacité de résoudre les vrais problèmes des français.

Le parallèle avec l’actualité britannique est saisissant : les britanniques ont eu le mérite de ne pas jouer sur la fibre ethnique ou religieuse ; un piège que Sadik Khan a évité avec brio face à son adversaire.

A juste titre le quotidien britannique The Guardian, commentant la couverture médiatique internationale et plus particulièrement française de cette élection, a souligné l’obsession et « l’ignorance » de cette fâcheuse tendance de mettre en avant la religion de Sadik Khan le discréditant et volant, par là-même, au secours de Zac Goldsmith qui n’a cessé d’instrumentaliser l’appartenance religieuse de son adversaire.

Ce faux débat sur la confession des hommes et des femmes politiques en France, est un non débat en Grande-Bretagne comme le rappelle Nathanaël Uhl spécialiste de la politique britannique.

Au royaume uni, la religion d’un candidat politique, même à la tête de la plus grande ville d’Europe, est un non-événement.

En France, par contre, ceux qui présentent les candidats à travers leur conviction religieuse précipitent les réserves de peurs créées par les tenants du clash des civilisations ; et ceci au risque de dénaturer des élections libres et démocratiques en un conflit ethnique entre « le musulman Sadik KHAN d’origine pakistanaise modeste et le juif Zac Goldsmith héritier d’une grosse fortune ».

Cet épisode doit nous rappeler le chemin que nous avons à faire pour que la France, pays des philosophes de la lumière, reste fidèle à ses principes de promotion des droits humains.

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